P186 Que me dites-vous, madame? lui répondit-il. Vous maccusez davoir conté ce qui sest passé entre vous et moi, et vous mapprenez que la chose est sue? Je ne me justifie pas de lavoir redite ; vous ne le sauriez croire, et il faut sans doute que vous ayez pris pour vous ce que lon vous a dit de quelque autre. La dernière modification de cette page a été faite le 6 juin 2020 à 21:45. La reine les interrompit pour faire continuer le bal ; M. De Nemours prit la reine Dauphine. Cette princesse était dune parfaite beauté et avait paru telle aux yeux de M. De Nemours avant quil allât en Flandre ; mais, de tout le soir, il ne put admirer que Mme de Clèves. Les CCT chez elle au bal au festin royal au Louvre rendent le moment encore plus solennel en ouvrant lespace progressivement. Lanonymat des personnes quelle implique : la reine Elle meurt peu après le mariage de sa fille, mais continue, après sa mort, dinfluencer la princesse. Récit descriptif en partie, mais qui comporte une entrée directe dans laction pour immerger le lecteur avec des verbes au passé simple : Il parut impression immédiate, le Vidame alla au-devant delle ;il fut surpris de nouveau action soudaine. Marque du règne de Henri II : Ce prince était galant, bien Lentrée en scène de Nemours est assez fracassante, il ne passe pas inaperçu : P61 M. De Clèves se trouvait heureux sans être néanmoins entièrement content. Il voyait avec beaucoup de peine que les sentiments de Mlle de Chartres ne passaient pas ceux de lestime et de la reconnaissance Est-il possible, lui disait-il, que je puisse nêtre pas heureux en vous épousant? Cependant il est vrai que je ne le suis pas. Vous navez pour moi quune sorte de bonté qui ne me peut satisfaire ; vous navez ni impatience, ni inquiétude, ni chagrin Nous sommes à la cour du roi et le jour des fiancées de la fille du roi : cest une situation brillante, un cadre et une circonstance exceptionnel. Principaux sont donc isolés du reste de personnages, lattention est focalisée sur eux.
De nos jours, on ne lui conteste plus lattribution de son œuvre R. Baader, Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves 1678, 17 Jahrhundert. Roman, Fabel, Maxime, Brief, Tübingen, 1999, p 244. Saisissez votre adresse e-mail pour vous abonner à Diacritik et recevoir une notification de parution dun nouvel article par e-mail M. De Nemours, par ses paroles je nai pas dincertitude, montre quil a reconnu Mme de Clèves : lui aussi avait donc entendu parler de la jeune femme de son côté M. De Gèves et Mme de Chartres sintégrait mal dans lunivers de cour que décrit Mme de Lafayette, ne respectent pas les règles matrimoniales sur ce cas précis, et Mlle de Chartres sait se conformer pleinement au rôle social qui est le sien 7. Cest pourquoi, ne ressentant ni répugnance ni inclination pour Clèves elle a à cœur dépouser ce jeune homme dont sa mère dit tant de bien, et de se conformer à ce quest le mariage-contrat dans la société nobiliaire. Ce à quoi se conforme Mlle de Chartres, cest à un mariage quelle prend pour un pacte de famille mais qui a été modifié dans les termes mêmes par son futur mari et sa propre mère. Ce mariage nest plus ni pour lun ni pour lautre un pacte de famille parce que Clèves épouse Mlle de Chartres par passion et sans tenir compte des alliances, parce que Mme de Chartres accepte un cadet et reconnaît à Clèves ce droit à la passion. Il y a eu disparition de la puissance paternelle de chaque côté : de manière radicale du côté de Clèves, parce quen définitive, la veuve ne peut tenir la place de chef de lignage, pour Mme de Chartres. Infractions à la morale conjugale 41 D. Steland, op Cit, pp. 14 et suiv, qui cite linterprétation de M me de Schomberg. Elle cherche à rester la confidente de sa fille. Thémines avec qui il a entretenu une liaison à linsu de la reine donc besoin dune confidente. Que celle-ci vécut dans un couvent nétait hésitations envers les protestants, quil évita de persécuter. Pourquoi peut-on dire de La princesse de Clèves que cest le roman des regards? Les premiers lecteurs de Mme de Lafayette, au XVII e siècle, le jugèrent invraisemblable: quelle épouse pense devoir informer son mari de ses tentations adultères? Au XVIII e siècle, cet aveu, on la trouvé charmant. Au XIX e, immoral. Au XX e, idiot : mais quelle lépouse donc, son bellâtre de cour! Et au début du XXI e, on dit quil ne faut plus lire ce livre. Mais dis-moi, tu as donné un sujet de dissertation à tes élèves que tu as trouvé passable?